Voilà quelque mois que je me suis lancé, à corps (et fonds) perdu, dans une nouvelle passion : la forge !
Me voilà donc : Apprenti forgeron, niveau 1.
Je me rends aussi souvent que possible, le samedi matin, après avoir traversé la campagne wallone, à la forge d’Ostiches.
Lieu hors du temps, où règne une atmosphère dans laquelle il fait bon travailler.
On y trouve toutes sortes de fous, des fous furieux, des fous tendres, des fous musclés et des fous de précision.
Tout commence par un dessin, un plan, une vision du futur.
Il faut ensuite choisir la matière première, en fonction du résultat attendu : bête féraille pour une paire de pinces, acier carboné pour les couteaux (pourquoi pas un bon morceau d’amortisseur de train ?) ou acier de perlinpinpin pour les marteaux.
Puis viens l’instant magique où l’on allume la forge, le lieu exacte où la magie se passe. Cocon brûlant où le metal devient plus docile et se laisse modeler.
Attentif, je patiente, sous intraveineuse de café, le moment précis où l’acier est assez chaud pour être forgé.
Étape par étape, frappe après frappe, l’enclume s’échauffe et la création prend forme.
Une pointe par-ci, un manche par là, le métal bouge et se transforme.
De simple fer à béton, il prend du grade et devient une ébauche, toute noire, d’un futur outil tranchant.
A peine refroidi que la ponceuse se prépare et enfile sa bande la plus performante pour faire disparaitre la chrysalide de kélamine, qui renferme le fruit d’un travail, encore loin d’être achevé.
« Le ponçage, c’est méditatif », comme on dit dans les milieux bobos d’Uccle et de Lasne.
Mais le travail est encore long, je ne révèle l’outil qu’après encore quelques tours de magie. Entre fours, ponceuses, étaux et foreuses, le ressort est torturé, nettoyé puis affûté.
Après de longues heures de travail, tous les rêves sont permis !
Le couteau va-t-il couper ? Longtemps ?
Le marteau va-t-il supporter de fréquentes rencontres avec l’enclume ?
La pince va-t-elle vriller après de trop nombreux aller retour dans la forge ?
L’avenir nous le dira, et les résultats seront peut être même publiés ici.
Voyez par vous même ! Il est important d’éprouver son travail.
Restez à l’écoute, l’alchimie est en cours, j’ai des projets plein la tête !
Que serait le jeune apprenti sans ses maîtres, pour le guider et le pousser à s’améliorer ?
Merci à vous : Dirk, Fred, Marc, Pascal, Paul et les autres !
A très vite !
CyD , du presque fin-fond des Ardennes.